Meaux
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Cathédrale
Saint-Etienne
Erigée
au coeur de la cité médiévale de Meaux, l'impressionnante
cathédrale Saint-Etienne est considérée depuis longtemps
comme le plus bel édifice religieux de tout le pays Briard. Sa
construction s'étend sur près de quatre siècles, de 1170 à
1560.
Le
chantier de la cathédrale de Meaux débute à la fin du XIIe siècle,
suivant la volonté des comtes de Champagne, par l'élévation
du choeur de l'édifice et de ses différentes chapelles rayonnantes.
Les travaux du transept débutent eux en 1215, année où
commence également une première couverture du choeur. Mais dès
1253, le chantier de la cathédrale prend un important retard
: les fondations initiales du choeur ne sont pas sufisamment stables
et celui-ci commence à s'affaisser alors que les transepts sortent
de terre. L'ensemble du chevet est alors reconstruit, de manière un
peu moins ambitieuse, et surtout remis au goût architectural du
jour. C'est l'architecte Gautier de Vainfroy, déjà
contributeur de la cathédrale d'Evreux, qui signera cette
nouvelle partie de l'édifice.
Les
campagnes de construction se succèdent alors. En 1266 débute
la mise en place des façades des transepts et en 1317 le roi
de France Philippe VI autorise l'élévation de trois travées
de nef. Deux des portails de la façade principale sont élevés dès
1336, mais les révoltes paysannes et la guerre de cent ans
interrompent les travaux dès 1358. Meaux est occupé par
les troupes anglaises de 1422 à 1439. Les derniers
travaux ne furent donc pas entrepris avant le XVe siècle : la façade
est terminée pendant une campagne de construction en 1506, la
tour nord date est elle édifiée entre 1505 et 1540.
La tour sud ne sera elle jamais édifiée, remplacée par une
coffrage de bois destiné à protégé l'ensemble des cloches. Elle
porte aujourd'hui encore le nom de Tour noire.
Parmi
les éléments incontournables de la cathédrale, on retiendra
surtout l'ensemble des tympans sculptés. Ceux de la façade
occidentale sont dédiés à Saint-Jean-Baptiste (nord), à la
Vierge (sud) ou représente le Jugement Dernier (centre).
Les façades de transepts sont elles dédiées à la vie de
Saint-Etienne, patron de la cathédrale. A l'intérieur du
bâtiment, outre la légèreté et la hauteur des décors, on notera
surtout le tombeau de Bossuet, évêque de Meaux de 1682 à
1704.
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Le
grand portail central de la façade occidentale est surmonté d'un
élégant gable flamboyant. Plus haut se trouve la rosace,
flamboyante elle aussi.
Le
monument de Jacques-Bénigne
Bossuet (1627-1704), évêque de Meaux de 1681 à 1704, par
Ernest
Henri Dubois (1863-1930), placé dans la cathédrale de Meaux en
1911.
L'extérieur
de la cathédrale
C'est
la pierre de Varreddes,
qui a été utilisée dans la construction de l'édifice.
L'importante restauration extérieure faite au XIXe siècle
est en grande partie liée à l'érosion de cette pierre, due aux
outrages du temps.
La
cathédrale, d'une hauteur totale de 48 mètres jusqu'au
faîtage, est le
produit de périodes successives de l'art
gothique. La très longue durée de sa construction y a laissé
une grande diversité de styles architecturaux. Mais ce mélange de
styles n'a pas porté atteinte à l'esthétique générale du
sanctuaire. Les architectes se succédant du XIIIe
au XVIe siècle
parvinrent à créer une grande harmonie d'ensemble.
La
grande façade occidentale présente trois portails monumentaux.
Comme dans bien d'autres cathédrales romanes ou gothiques, le
portail central est consacré au Jugement dernier. Son tympan
représente la résurrection des morts et l'image du Paradis et de
l'Enfer. Le tympan du portail de gauche est consacré à la vie de
saint
Jean-Baptiste, celui de droite à la vie de la Vierge
Marie.
La
tour nord de la cathédrale, d'une hauteur de60 mètres (contre
69 pour Notre-Dame
de Paris) est la seule à avoir été achevée ; celle du
sud, faite en bois, avait été construite pour héberger
provisoirement les cloches. Elle n'a finalement pas été démontée
et on la désigne sous le nom de tour
noire.
Au
centre de la façade se trouve une grande rosace flamboyante créée
dans la seconde moitié du XVe siècle.
Du
côté sud, à l'extrémité du transept, se trouve le portail
Saint-Étienne, également appelé portail des Merciers. Son tympan
représente la vie de ce saint, premier
martyr chrétien.
Au
nord, le second portail du transept est aussi dédié à saint
Étienne. Il est actuellement fermé ; il se trouve en fait dans
la cour de la Cité épiscopale. Un peu plus à l'ouest, en direction
du chevet, une
porte (dite « de Maugarni ») s'ouvre sur le déambulatoire
du chœur de la cathédrale.
L'intérieur
Avec
une construction s'étalant sur près de 400 ans, et malgré les
différentes campagnes de restauration gommant les spécificités des
certaines parties de l'édifice (notamment la troisième travée de
la nef, accordée avec le reste du bâtiment au XIXe siècle), la
cathédrale Saint-Etienne de Meaux reste un catalogue assez
impressionnant des variations de l'art gothique en France : du
gothique classique des parties de la nef les plus proches du
transept, au gothique rayonnant du choeur et au gothique flamboyant
de la grande façade occidentale.
L'intérieur
de la cathédrale est remarquable pour sa luminosité et la finesse
de son ornementation sculptée. Une des plus importantes
caractéristiques du sanctuaire, que l'on ne retrouve nulle part
ailleurs dans une autre cathédrale gothique, est la hauteur des
voûtes des collatéraux qui atteignent plus ou moins 15 mètres,
soit la moitié de celle de la nef principale, qui culmine à
31 mètres. Ceux-ci étant dotés de hautes baies, la lumière
pénètre en abondance au cœur de l'édifice et révèle ainsi la
teinte de la pierre de Varreddes, utilisée dans la construction.
La
nef ainsi que le chœur comportent cinq vaisseaux (comme à Paris).
Le vaisseau central est longé de part et d'autre par deux bas-côtés
ou collatéraux. Ce n'est qu'au niveau de l'abside
que le déambulatoire
se réduit à un seul vaisseau en demi-cercle, lequel fait suite au
déambulatoire interne de la partie rectangulaire du chœur,
la partie externe de ce dernier étant remplacée par les chapelles
rayonnantes au nombre de cinq.
Les
revers des façades du transept
sont particulièrement remarquables et de toute beauté, surtout dans
le croisillon sud. Ils sont richement décorés et comportent de
véritables tissus ou broderies de pierres. Ils sont partiellement
inspirés par Notre-Dame
de Paris, mais le style est ici plus recherché et
l'ornementation est plus riche.
Dans
le chœur de la cathédrale entouré de grilles en fer forgé, on
peut voir la dalle funéraire, faite de marbre noir, de
Jacques-Bénigne
Bossuet, l'Aigle
de Meaux,
la plus importante personnalité de l'histoire de la ville, qui y fut
évêque de 1682 à 1704. Deux statues commémorent Bossuet dans la
cathédrale : la première le montre assis sur son trône
épiscopal, et la seconde debout, priant, avec autour de lui des
personnages sur lesquels il eut une influence déterminante : le
Grand
Dauphin Louis, Louise
de la Vallière, Turenne
et Henriette
d'Angleterre.
Adossée
au mur d'une chapelle du bas-côté sud de la nef, on peut voir un
autre monument funéraire ; celui du bourgeois Jean Rose et de
son épouse. Mort en 1364, ce dernier avait fondé un hôpital
destiné à accueillir des orphelins. Il fut reconnu comme
bienfaiteur de la cité.
La
hauteur sous voûtes,
à l'endroit du chœur,
atteint jusqu'à 33 mètres.
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